vec Just One Giant Lab et l’initiative OpenCovid19, le monde de la recherche et de l’innovation se transforme et laisse une porte ouverte aux freelances. Nous sommes partis à la rencontre de Thomas Landrain, Co-Fondateur et CEO de JOGL.
Science, COVID19, freelance… 3 mots qui n’ont peut-être pas de rapport entre eux pour vous. Et pourtant. Pendant que chacun d’entre nous tente de s’adapter au mieux à cette crise exceptionnelle, le milieu scientifique est traversé par une mobilisation sans précédent.
Partout dans le monde, chercheurs en épidémiologie, étudiants en thèse, praticiens, ingénieurs et bien d’autres étudient l’immense flot de données lié à l’épidémie. Objectifs ? Modéliser la progression de la pandémie, étudier la dynamique de propagation du virus, développer des solutions face aux pénuries de matériel médical.
Toutes ces personnes travaillent à l’échelle de leurs institutions qu’elles soient académiques comme les laboratoires de recherche, ou non, comme les entreprises et startups du monde l’innovation médicale. Mais du fait de la crise liée à la pandémie, ces institutions sont débordées et ne sont pas capables de répondre à tous les enjeux de par leur propre fonctionnement (temps de la recherche pour les uns, modèle économique viable pour les autres).
C’est dans ce contexte que les freelances dont leur entrée. Parmi ces scientifiques, de nombreux individus contribuent en plus bénévolement à d’autres projets pour faire avancer la recherche, en dehors de leur temps de travail.
JOGL, la collaboration de tous pour faire avancer la recherche
Sur la plateforme Just One Giant Lab (JOGL), ce sont environ 1200 personnes qui se sont regroupées sous l’initiative OpenCovid19 depuis le début du mois de mars pour amplifier et accélérer l’effort de recherche et développement autour du virus.
“Aujourd’hui JOGL est devenu l’un des plus important institut de R&D sur le COVID19, du moins en nombre de contributeurs, avec une dimension internationale et une capacité de production importante” souligne Thomas Landrain, co-fondateur de la plateforme.
En moyenne sur les 4000 membres que compte JOGL, on retrouve 2 tiers de profils scientifiques – chercheurs, étudiants en thèse, ingénieurs- et 1 tiers de non-scientifiques -communiquant, chef de projet, enseignant, artiste… qui contribuent bénévolement.
Pour Thomas Landrain, biologiste de formation, le constat est simple : le monde de la recherche est très codifié et le nombre de personnes en mesure de contribuer à l’avancée de la science et de la connaissance dans un cadre officiel est très faible.
JOGL se pose alors comme une nouvelle forme d’institution, qui permet la collaboration entre des personnes de tous horizons pour contribuer à l’avancée de la recherche et l’innovation dans des domaines aussi variés que la médecine ou le changement climatique.
Les freelances en science seront de plus en plus nombreux
Avec cette initiative, JOGL fait la démonstration que le fait de pouvoir travailler en dehors de toute institution est fructueux.
“La possibilité de réunir ponctuellement un certains nombre de personnes compétentes sur des sujets de manière interdisciplinaire, c’est très pertinent.” s’enthousiasme encore Thomas Landrain. Il imagine d’ailleurs continuer à réaliser ce type de format mais avec une visée freelance.
Ces fonds servent pour le moment à rembourser notamment les frais de consommable et matériaux. Mais il n’exclut pas, en cas de financement plus important, la possibilité de mobiliser des équipes plus larges et des personnes qui seraient capables de se mettre à temps plein sur certains projets. Ce qui en ferait… des freelances de la recherche !
Pour autant, les freelances en biologie existent déjà. Ils peuvent même se regrouper sous la bannière de Coopetic recherche, une coopérative qui permet d’aider des freelance au parcours scientifique qui n’ont pas de poste mais qui souhaitent continuer à travailler avec certains laboratoires.
Ce n’est pas aussi répandu que chez les développeurs, rédacteurs ou encore designer mais il n’y a pas de raison que cela ne s’impose pas plus. En effet, les institutions académiques sont bloquées dans le recrutement, manquent parfois d’agilité et leur capacité à produire de projets en pâtit. De là à retrouver ces chercheurs dans les espaces de coworking, il n’y a qu’un pas !